« Bataille »

Le vent soufflait en cette douce matinée, le soleil avait réveillé le maître, perçant encore une fois par l'épais rideau de velours de sa chambre qui avait eu le malheur d'assister à une « légère dispute » entre son majordome et lili, chatte noir qui avait atterit ici on ne sait comment. Depuis que cette dernière avait pris l'habitude de monter sur les meubles, les rideaux en prenait une claque, ressemblant plus à des lambeaux de vieilles robes défraichies qu'à des protection contre le soleil brûlant du Wonderland.

L'homme marchaît dans la lande, à travers les haies du labyrinthe, conaissant parfaitement l'issue de ce chemin qu'il avait lui-même crée. La reine rouge lui avait proposé de venir boire un thé, il avait beau être seulement huit heures, il trouverai bien un moyen de se retarder pour arriver à une heure plausible au château. L'agréable douceur de l'air lui semblait presque habituelle, l'odeur de l'herbe mouillée par la pluie vagabonde emplissait le pays, oméga ne souhaita même pas baisser les yeux, de peur de voir l'herbe déteignant sur ses nouvelles chaussures noires, encore une des « petites erreurs de fabrication » de son pays. Et celle-ci était particulièrement agaçante. Une silhouette de cavalier se dessina au loin, sûrement une de ces personnes qui allaient réussir à retarder le maître.

Cavalier

:

« Hé, sir, belle matinée, n'est-ce pas ? »

L'homme à cheval parlait d'une voix grave et presque trop lourde, le crin de son étalon noir luisait à la lumière du soleil levant, et malgrès son physique imposant, on aurait pû jurer son armure trop grande et lourde pour lui.

Maître

:

« Belle matinée serait un grand mot. Le soleil se lève de plus en plus tôt; et moi aussi, par la même occasion. Comme vous le voyez, je n'ai plus grand chose à faire que de traîner dans ce monde de fous. »

Cavalier

:

« On s'en lasse pourtant bien vite ... »

Maître

:

« Malheureusement. »

Il sembla se lasser de cette discussion brève rapidement, car il commença à fouiller dans son sac pour en sortir une poire dans laquelle il mordit un coup, prit un air dégouté, et la tendit à son destrier, qui sembla bien plus satisfait du présent que son maître.

Cavalier

:

« Ce n'est pas que, mais j'ai une guerre à finir. Je vous dépose ? »

Maître

:

« Pourquoi pas ? Vous passez par le jardin ? »

Cavalier

:

« Non, mais je comptait passer acheter un paquet de cigarette au thé de notre cher chapelier, qui n'as d'ailleurs plus grand chose d'un chapelier ... Avez-vous aussi entendu dire qu'il arrêtait sa vente de chapeaux ? Il préfère les porter lui-même, dit-il. »

Sur ce il donna deux coups secs de talons au cheval comme signe de départ, l'étalon partit au trot, l'homme en armure tombant sur un côté et se retrouvant au bout de quelques mètres totalement à l'horizontale. Il revint vers le maître, qui s'empressa de monter derrière le “cavalier”.

Maître

:

« Si je puis me permettre, êtes vous sûr ... ? »

Cavalier

:

« Je-tiens-parfaitement-droit. »

Dis il en chutant lentement sur le côté de son cheval. Paf, sur la tête. Il ne saignait pas, mais semblait tout de même salement amoché. Il s'empressa de remonter sur son cheval dès qu'il pût tenir debout, puis partit vers la montée la plus proche, laissant derrière lui son passager.

Oméga se retrouva debout en plein milieu du jardin, amusé par un si étrange personnage.

Un homme, communément appelé de ses confrères comme le 'chapelier fou', ou bien le 'chapelier toqué', promenait ses jambes dans les landes désertes du Wonderland. Il aimait ce monde, malgré le fait que le temps n'y soit pas très marqué, et donc, le fait qu'il avait du mal à l'éviter. Comment éviter ou combattre quelque chose qu'on ne voit, n'entend et ne sens pas? Il marchait un peu sur ses mains, la tête en bas, les pieds en l'air, et, de temps à autres, revenait dans une position normal. Il portait, sur le sommet de son crâne, un haut-de-forme d'une couleur verdâtre. Trois cartes de jeu était accroché dans le 'ruban' à la base du chapeau... Tous des as. Tous sauf celui de coeur. Il était simplement vêtu de sa veste favorité: Un long veston descendant jusqu'aux genoux, vert aussi, mais plus foncé, avec un pantalon de la même couleur, mais sale jusqu'à mi-tibias. Le paquet de cigarettes au thé vert reposait dans sa poche large, et chaque fois qu'elle tombait à cause d'une des acrobaties du mystérieux personnage, ce dernier les ramassait avec précipitation, comme si une de ces saletés de taupes à lunettes allait sortir de terre pour les lui voler.
Alors qu'il continuait sa bien étrange et irrégulière progression, allant vers nul-part, il aperçut une silhouette. Cette silhouette, familière, il ne la reconnut pas tout de suite, mais il s'en approcha, à force de roues et d'arbres droits. Enfin, lorsqu'il vit nettement cette crinière rouge et ébouriffé, il reconnut immédiatement le Mechanical Master. Il s'avança vers lui, un sourire ravi aux lèvres: Il ignorait un peu la hiérarchie, et s'adressa donc au maître comme à une simple connaissance, heureux de pouvoir faire la conversation:
Chapelier - Bien le bonjour, Master. Comment allez-vous, aujourd'hui?
Le toqué sortit une cigarette de la boite dans sa poche, et en tendit une à son interlocuteur, en sortant, de son autre main, un briquet flexible en sorte de matière proche du caoutchouc. Il avait la forme d'un chapeau haut-de-forme, un peu comme celui que le Chapelier portait en cette instant. En appuyant sur la carte de la reine de coeur (un morceau de tissus comme 'collé' au briquet'), une flamme verdâtre en sortit.